26/09/2018

Derrière le FEMYSO, l'organisation des Frères Musulmans…

Depuis les années 1960, les Frères musulmans ont structuré et organisé en Europe une multitude de structures qui ne revendiquent jamais leurs filiations mais agissent sous couvert afin de mettre en œuvre leur agenda frériste. Le Forum des organisations européennes de jeunesse et d’étudiants musulmans (FEMYSO) est, sans conteste, une pièce maitresse de ce dispositif.

 

Le Femyso : quèsaco ?

Le Femyso a été créé en 1996 à Bruxelles et s’est constitué en ONG. Sur son site internet, les dirigeants expliquent sa genèse. Cette organisation serait née après une rencontre de la jeunesse musulmane en Suède où les participants des quatre coins de l’Europe auraient ressenti le besoin de se fédérer.

Elle ne cache pas que son lancement a été facilité par la Fédération des organisations islamiques en Europe (FIOE) sans rappeler pour autant que cette Fédération a été conçue en 1989 par les Frères musulmans.

Le Femyso est donc la principale organisation de jeunesse de la confrérie en Europe. Son président, Youssef Himmat, par ailleurs secrétaire général d’une société de trading pétrolier suisse, Lord Energy SA, est le fils de Ali Ghaleb Himmat accusé d’avoir fait partie de la nébuleuse financière des Frères et également accusé d’avoir « sponsorisé » Al-Qaïda.

 

A quoi le Femyso sert-il ?

Ce forum est actif à plusieurs niveaux : idéologique, institutionnel et tentant de recruter localement pour agir globalement afin de peser sur les débats publics.

Sur le plan religieux : ces disciples, d’Hassan Al-Banna, fondateur des Frères musulmans s’en remettent à l’imam Yussuf Al-Qaradawi, un prédicateur dont les discours sont retransmis par la télévision qatarienne, Al- Jazeera. Le titre de ses émissions hebdomadaires est évocateur : « La charia et la vie. » Ses prêches prônant l’islam radical sont souvent virulents, sexistes, homophobes, appellent au djihad et servent de références en matière de morale et de règles de vie. Par ailleurs, il est Président du Conseil européen de la Fatwa et de la recherche (CEFR) en lien étroit avec à la fois le FEMYSO et la FIOE.

Sur le plan institutionnel : le Femyso a pour but d’infiltrer toutes les institutions étatiques, Etat par Etat, ainsi que toute les organisations internationales. Ce forum ne s’en cache d’ailleurs pas, puisque sur son site internet, il se targue d’avoir développé des liens avec le Parlement européen, la Commission européenne, le Conseil de l’Europe, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), les Nations Unies et d’autres organisations significatives au niveau international.

Ce qui leur permet au passage de toucher des subventions de ces institutions, un fait dénoncé par une poignée de députés européens qui considèrent à juste titre que les Frères musulmans considérés par de nombreux pays comme une organisation terroriste ne devraient ni avoir leurs entrées au Parlement ni recevoir de subsides.

Sur le plan idéologique : en se cachant derrière le concept d’islamophobie qu’il instrumentalise à souhait, le Femyso influe sur le débat public tout en adoptant une posture victimaire.

Dans un article publié par le Figaro, Mohamed Louizi, un ancien frériste défroqué, explique très clairement la stratégie : « Les Frères musulmans s'emploient depuis le début des années 1980, sur le vieux contient à acquérir divers « territoires » privés pour inscrire, dans la durée, leur récit islamiste comme élément du récit national de chaque pays de l'Europe. » Il décrit aussi de manière très limpide, le double discours de la confrérie avec des formulations pour chaque Etat européen selon sa tradition et ses cultures et un autre discours en arabe.