12/10/2018

Youssef Himmat, symbole de la stratégie des Frères musulmans

Youssef Himmat

Youssef Himmat est militant dans une organisation liée aux Frères musulmans, le FEMYSO, il est aussi businessman, secrétaire de Lord Energy, une entreprise de négoce de matières premières, domiciliée en Suisse. Ces deux activités sont complémentaires, d’un côté le prosélytisme ; de l’autre le monde de la finance mondialisée, opaque. Le second finançant les activités du premier… Sur le sol européen, les « Youssef Himmat » sont nombreux, ils prospèrent financièrement tout en diffusant l’idéologie du fondamentalisme islamiste. Et pendant ce temps l’Europe regarde ailleurs…

 

Dans la lumière

Youssef Himmat ne se cache pas, il œuvre au grand jour en tant que président du FEMYSO, (Forum des organisations de jeunesses musulmanes et étudiantes européennes), ce forum fait partie de la toile d’araignée tissée par les Frères musulmans en Europe. Ce fait est connu de tous. Il est également secrétaire général de Lord Energy, une entreprise de trading basée à Lugano, qui a pris une importance croissante ces dernières années. Cette société revendique une place prépondérante dans le négoce du ciment, un cinquième du volume transporté en Méditerranée transite par elle. Ce qui n’est pas rien. Elle œuvre aussi dans le gaz et le pétrole et commerce partout dans le monde de l’Asie à la Libye. Cela aussi tout le monde le sait.

Dans un article assez récent du Temps, titré « les Frères musulmans refont surface dans le Tessin », le journaliste Sylvain Besson écrit « Les enfants des chefs historiques de l’organisation islamique se sont recyclés dans le pétrole et le gaz ». Youssef Himmat est en effet le fils d’Ali Ghaleb Himmat, cofondateur de la tristement célèbre banque Al-Taqwa, soupçonnée pendant de longues années d’être non seulement la boite noire des Frères musulmans mais également de financer Al-Qaida. Le directeur de Lord Energy, Hazim Nada, est le fils Youssef Nada, l’autre cofondateur d’Al-Taqwa. Youssef et Hazim sont amis avec Omar Nasreddin, dont le père fut longtemps un financier de l’ombre de la Confrérie islamiste.

Toutes ces informations sont sur la place publique. Et que se passe-t-il ? Rien. Les opérations financières de Lord Energy sont-elles surveillées de près ? Non. Les autorités helvètes, comme bruxelloises où est basée le FEMYSO s’interrogent-elles sur les activités militantes de Youssef Himmat ? Non plus, puisque la Commission européenne déroule le tapis rouge à ce forum et subventionne même ses activités.

 

Dangereuse progression des Frères musulmans en Europe…

Si Youssef Himmat représente l’archétype de la stratégie des Frères musulmans, au four et au moulin, dans la lumière et l’ombre, il n’est que la partie visible de l’iceberg. Dès 2016, la députée européenne, Patricia Lalonde membre de la commission étrangère du parlement alertait sur les dangers de la grande liberté de mouvement dont bénéficient les Frères musulmans en Europe.

Elle constatait leur expansion : « Ils ont installé une véritable toile d'araignée d'organisations, associations soi-disant culturelles, sportives ou autres et qui ne sont en fait que des lieux propices au "brainwashing" pour formater les esprits de jeunes français ou européens qui sont soit citoyens de deuxième ou de troisième génération soit issus de l'immigration à l'apprentissage de l'islam version Frères Musulmans. »

Et Patricia Lalonde de rappeler à juste titre que dans plusieurs pays arabes et en Israël, les Frères musulmans sont catalogués comme une organisation terroriste.

Non seulement l’Europe n’a pas franchi le pas mais elle les laisse prospérer prenant ainsi le risque qu’ils endoctrinent toute une partie de la jeunesse européenne afin que celle-ci bascule dans la violence et mène le djihad contre son propre pays…

26/09/2018

Derrière le FEMYSO, l'organisation des Frères Musulmans…

Depuis les années 1960, les Frères musulmans ont structuré et organisé en Europe une multitude de structures qui ne revendiquent jamais leurs filiations mais agissent sous couvert afin de mettre en œuvre leur agenda frériste. Le Forum des organisations européennes de jeunesse et d’étudiants musulmans (FEMYSO) est, sans conteste, une pièce maitresse de ce dispositif.

 

Le Femyso : quèsaco ?

Le Femyso a été créé en 1996 à Bruxelles et s’est constitué en ONG. Sur son site internet, les dirigeants expliquent sa genèse. Cette organisation serait née après une rencontre de la jeunesse musulmane en Suède où les participants des quatre coins de l’Europe auraient ressenti le besoin de se fédérer.

Elle ne cache pas que son lancement a été facilité par la Fédération des organisations islamiques en Europe (FIOE) sans rappeler pour autant que cette Fédération a été conçue en 1989 par les Frères musulmans.

Le Femyso est donc la principale organisation de jeunesse de la confrérie en Europe. Son président, Youssef Himmat, par ailleurs secrétaire général d’une société de trading pétrolier suisse, Lord Energy SA, est le fils de Ali Ghaleb Himmat accusé d’avoir fait partie de la nébuleuse financière des Frères et également accusé d’avoir « sponsorisé » Al-Qaïda.

 

A quoi le Femyso sert-il ?

Ce forum est actif à plusieurs niveaux : idéologique, institutionnel et tentant de recruter localement pour agir globalement afin de peser sur les débats publics.

Sur le plan religieux : ces disciples, d’Hassan Al-Banna, fondateur des Frères musulmans s’en remettent à l’imam Yussuf Al-Qaradawi, un prédicateur dont les discours sont retransmis par la télévision qatarienne, Al- Jazeera. Le titre de ses émissions hebdomadaires est évocateur : « La charia et la vie. » Ses prêches prônant l’islam radical sont souvent virulents, sexistes, homophobes, appellent au djihad et servent de références en matière de morale et de règles de vie. Par ailleurs, il est Président du Conseil européen de la Fatwa et de la recherche (CEFR) en lien étroit avec à la fois le FEMYSO et la FIOE.

Sur le plan institutionnel : le Femyso a pour but d’infiltrer toutes les institutions étatiques, Etat par Etat, ainsi que toute les organisations internationales. Ce forum ne s’en cache d’ailleurs pas, puisque sur son site internet, il se targue d’avoir développé des liens avec le Parlement européen, la Commission européenne, le Conseil de l’Europe, l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), les Nations Unies et d’autres organisations significatives au niveau international.

Ce qui leur permet au passage de toucher des subventions de ces institutions, un fait dénoncé par une poignée de députés européens qui considèrent à juste titre que les Frères musulmans considérés par de nombreux pays comme une organisation terroriste ne devraient ni avoir leurs entrées au Parlement ni recevoir de subsides.

Sur le plan idéologique : en se cachant derrière le concept d’islamophobie qu’il instrumentalise à souhait, le Femyso influe sur le débat public tout en adoptant une posture victimaire.

Dans un article publié par le Figaro, Mohamed Louizi, un ancien frériste défroqué, explique très clairement la stratégie : « Les Frères musulmans s'emploient depuis le début des années 1980, sur le vieux contient à acquérir divers « territoires » privés pour inscrire, dans la durée, leur récit islamiste comme élément du récit national de chaque pays de l'Europe. » Il décrit aussi de manière très limpide, le double discours de la confrérie avec des formulations pour chaque Etat européen selon sa tradition et ses cultures et un autre discours en arabe.